Furieux d’apprendre la disparition de la clef, Steinberg passera alors à l’action. Son objectif : détruire Allyophante. En annonçant ses intentions, il espère dans un premier temps exercer un chantage suffisant pour se voir remettre les deux artefacts. Quoiqu’il en soit, il compte réellement détruire le palais, supprimant ainsi les monarques et instituant un nouveau gouvernement (en l’occurrence, le conseil d’Akhtyar).
C’est un messager d’Akhtyar qui portera la nouvelle : si les clefs d’Amnyos ne sont pas rapidement remises aux autorités de sa cité, le palais sera détruit. Les masques tombent et les responsables d’Akhtyar signent leur complicité aux forfaits nazis. Pourquoi les monarques ne quittent-ils pas Allyophante pour se mettre à l’abri ? C’est là encore l’un des secrets d’Amnyos. Il faut savoir que le lien psychique qui les unie au palais-animal est aussi un lien physique : Ra et Rana faisant partie, et de loin, des plus anciens habitants d’Amnyos, ils doivent essentiellement leur très grande longévité à ce lien vital qui les retient en Allyophante. S’en éloigner signifie la mort pour eux. C’est l’occasion pour nos héros de se distinguer auprès des plus hautes instances du royaume. Pour cela ils devront bien entendu se rendre en Allyophante.
« Escortés
à dos de mantas par nos amis Epheliotes, nous fîmes
l’une des rencontres les plus incroyables de mon existence. La
vue de ce gigantesque reptile de la taille d’une ville et se
déplaçant majestueusement à travers l’amnyos
ne pouvait me laisser insensible, pas plus que mes compagnons, aussi
ébahis que moi. Dans sa carapace incrustée d’une
multitude d’excroissances coralliennes était taillée
un palais d’un luxe inouï. Nous fûmes guidés
jusqu’à l’entrée où nous prîmes
pieds par un très grand portail ciselé,
représentant
nombre d’habitants de l’Amnyos. Certains nous étaient
déjà familiers, mais la plupart nous
étonnèrent
par leur étrangeté.
Arraché à nos
observations par l’urgence de la situation, nous
pénétrâmes
le palais proprement dit, et empruntâmes nombre de corridors
taillés à même le corail avant d’arriver à
la salle du trône. Une autre surprise nous y attendait. Au
centre de cette salle monumentale se trouvait une sphère, une
bulle devrait-je dire. Dans cette bulle s’ébattait un
couple d’amnyotes d’une très grande beauté.
Ils s’immobilisèrent à notre arrivée et je
fut alors frappé par l’aura de majesté qui
émanait d’eux. Nous fûmes présentés
avec tout le protocole que semblait imposer la situation. Pendant
tout l’entretien, aucune parole ne fut prononcée :
tous nos échanges se déroulaient à la vitesse de
la pensée. Les monarques semblaient lire en nous, ce qui
pouvait parfois se montrer gênant, et nous faisaient part de
leurs remarques de la même façon.»
En découvrant l’aspect monumental du palais, les PJ devraient se demander comment un attentat pourrait venir à bout de celui-ci. Il s’agira alors de rechercher la partie la plus vulnérable de l’édifice. Au vu du lien vital qui unie la tortue géante aux monarques, cela pourra aussi correspondre à la partie la plus fragile de l’animal : la tête. C’est là qu’il faudra chercher la machine infernale de Steinberg, et s’en débarrasser.
Toutefois, nos héros n’auront pas longtemps le loisir de se féliciter de leur réussite. Peu de temps plus tard, en effet, de curieux phénomènes se déroulent en Amnyos : la pénombre semble progressivement remplacer la luminosité habituelle du monde sous-marin. La température, également, semble chuter. Enfin, la respiration dans le milieu liquide se fait plus difficile. Il faut se rendre à l’évidence : l’amnyos est en train de perdre ses caractéristiques si vitales pour ses habitants. Quelle peut être l’origine de cette catastrophe annoncée ?
Une fois la menace sur Allyophante dissipée, les PJ devront affronter le va-tout de Steinberg : le vol du Koramnyos. Situé au centre de la source Ythaire, il en est l'élément majeur.
La Source Ythaire, Soleil de l'Amnyos Fruit d'une expérience Harayanne (eh oui, encore eux !), l'Amnyos bénéficie de particularités issues de la source Ythaire. Il s'agit d'une sorte de réacteur dont l'énergie se diffuse à travers le liquide et lui fournie à la fois cette luminosité intrinsèque et cette chaleur constante. L'énergie produite génère également une sorte d'électrolyse qui rend l'amnyos respirable. A l'origine, cette expérience devait renseigner les Harayans sur les capacités humaines d'adaptation au milieu sous-marin. Comme nombre de ces sites expérimentaux, Amnyos fut rapidement délaissée et devint autonome. L'énergie de la source Ythaire étant virtuellement infinie, seuls un accident ou un acte délibéré pourrait y mettre un terme. L'aspect de la source évoque le croisement d’un champignon géant et d'une énorme méduse (de la taille d'un immeuble). Solidement campée sur un pied massif, une forte luminescence en émane et se diffuse par ses "tentacules" à travers l'amnyos. Loin d'être homogène, cette luminosité se déplace à l'intérieur de la structure à la façon des taches solaires, offrant un incomparable ballet de couleurs. Bien que la lumière soit presque aveuglante à proximité, le contact est possible avec la source et ne présente aucun danger. A la base des tentacules, un réseau de galeries permet de se rendre au cœur de la source. Là, au centre d’une cavité, un tétraèdre cristallin de belle taille (environ 1,50 m de coté) est incrusté dans son socle et relié à la structure géante : c’est le Koramnyos, le coeur de L'Amnyos. La région de la source, habituellement taboue pour les amnyotes, est, de plus, située au beau milieu de l'aire de chasse d'un couple de maukors. |
De nouveau escortés par leurs alliés amnyotes, bravant l’interdit pour la cause, les personnages devront se rendre à la source Ythaire. Quand ils parviennent au cœur de la source, le koramnyos ne s’y trouve évidemment plus : seul un trou en forme de pyramide inversée, dans son socle, atteste de sa présence passée. La piste des voleurs ne sera pas longue à trouver : le cadavre d’un étrange animal, un maukor, semble signer le passage de Steinberg. La confrontation est inévitable. Il retrouveront très vite les pillards, Steinberg et sa compagne, escortés d’un groupe de trois nazis (des troupes basées en Amnyos ?), remorquant le cristal géant dont le poids les a considérablement ralentis jusque là. Tous sont équipés de palmes de camars (pas de malus aux actions avec déplacement).
Alors que les grabraüber, ayant repéré leurs poursuivants, s’apprêtent à faire front, un autre danger survient : le second maukor, rendu fou furieux par la mort de sa compagne, vient la venger. Il est plus impressionnant encore que celui qu’on a retrouvé mort, par sa taille, mais aussi par la rage qui l’anime. En outre, la position semi verticale qu’il adopte pour combattre lui donne un air de « dragon des mers » qui le rend plus terrible encore. Les soldats nazis, cherchant à protéger leur chef et déjà affaiblis par le combat avec la femelle, seront les premiers à faire les frais de sa vindicte. Elsa Belt, la mercenaire, cherchera quant à elle à protéger la fuite de Steinberg. Contre toute attente, elle se montrera un allié de poids contre le maukor déchaîné.
L’attaque
du Maukor
Avant même d’apercevoir l’animal, un cri strident vrille les tympans des antagonistes. Un jet de volonté réussi permettra de garder son sang-froid face à la bête. Les marges d’échecs seront appliquées en malus à l’initiative. |
Une fois venus à bout de la bête, il restera à s’emparer du koramnyos afin de le restituer à la source. Les PJ chercheront-ils à affronter le grabraüber en fuite ou le laisseront-ils filer ? S’ils tentent de le neutraliser, celui-ci mettra en œuvre toute sa science (magique) pour leur échapper. Le sort d’immunisation analgésique aqueuse suprême qu’il maîtrise pourra, en particulier, le rendre quasi invulnérable aux attaques et l’aider à s’enfuir. S’il y parvient, les personnages le retrouveront-ils sur leur chemin lors d’autres aventures ?
Une fois cette ultime mission accomplie, il restera à retrouver la sortie de l’Amnyos, puis à restituer les artefacts au peuple indien, accompagnés bien sûr, de la jeune Naëma, que l’on imagine heureuse de retrouver les siens. L’accueil réservé aux héros sera, on s’en doute, des plus chaleureux. Maxime Gryffon, quant à lui, ne les lâchera pas aussi facilement : heureux propriétaire du site où eu lieu la découverte de la porte d’Amnyos, il aura probablement encore bien des aventures à leur faire partager. D’autant plus que leur côte de popularité aura sérieusement grimpé auprès des habitants de l’étrange monde sous-marin. Excepté, bien entendu, pour un certain clan Akhtyar, tombé en disgrâce auprès des monarques d’Allyophante : On ne peut pas se faire des amis partout. En tout cas, que d’aventures à raconter, et peut-être, quelques souvenirs à rapporter, offerts par le peuple amnyote reconnaissant.
FIN
Merci à A.Jodorowsky et Moebius, JRR. Tolkien, T.Pratchett, J.Vance, P.Zaplotny et tous les autres qui hanteront encore longtemps et avec bonheur mes mondes imaginaires.